Leçon 4

Les détails font la perfection, et la perfection n'est pas un détail.
Léonard de Vinci

"Des mensurations parfaites"

Où l’on fait la connaissance de l’homme idéal.

Léonard de Vinci, Les proportions du corps humain selon Vitruve, vers 1490, plume, encre et lavis sur papier, 34,3 x 24,5 cm, Galleria dell'Accademia, Venise

Voici l’une des œuvres les plus célèbres de Léonard de Vinci. Un dessin d’un homme nu, dont les membres dédoublés s’inscrivent à la fois dans un carré et dans un cercle : L’Homme de Vitruve.

Pour Léonard, voilà l’homme idéal ! Il l’a représenté avec des proportions calculées pour que son corps puisse s’inscrire dans les deux formes géométriques "parfaites" que sont le carré et le cercle. Même son nombril est au centre du cercle.

Léonard illustre ici la philosophie humaniste de la Renaissance, où l’homme est la mesure de toute chose. La preuve ? Il délimite par de petits traits les différentes parties du corps. Elles peuvent servir à tout mesurer : en pas, en brassées, en paumes, etc.

Et pourquoi "Vitruve" ? Parce que ce système, Léonard ne l’a pas inventé ! Il s’inspire d’un traité d’architecture antique rédigé par un certain Vitruve, où ce dernier décrit justement comment un corps humain idéal peut servir d’unité de mesure pour construire des édifices.

Pourtant, ce système de mesure est difficile à appliquer. Car en réalité, chaque être humain a une taille et une morphologie différentes. Impossible de se baser sur un corps "normal" pour concevoir des édifices !

Sébastien Leclerc, Vitruve présentant son ouvrage De Architectura à l'empereur Auguste, vers 1684, gravure